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décolla.»
(
Espèces d’individus)
,
entremêle les noms :
«
ce merveilleux Jean Paul Arène des Figues. »
(
D’amours… et d’autres),
«
Hector Hugo et Victor Malot »
(
Espèces d’individus).
La nouvelle est pour lui le genre idéal qui lui permet de traduire par écrit
son effervescente et insatiable curiosité du monde et des autres. Il donne
vie à toute une population de personnages de
7
à 77 ans
(
pour lecteurs de
7
à 77 ans)
minuscules, mais si habilement caractérisés qu’on ne les oublie pas.
Jean Rambaud est un conteur intarissable comme un puits de sagesse sous un
arbre à palabres, un donneur de leçons de
choses
(
sans en avoir l’air)
,
terme qu’il
emploie souvent entre guillemets, tel ces instituteurs qui emmenaient leurs élèves
observer la nature à l’époque de
La Guerre des boutons.
La nouvelle, genre kaléidoscopique va comme un gant à la main de
l’écrivain qui se revendique réceptacle des multiples facettes spatiales et
temporelles, chantre des visages infinis de la vie, du monde, de l’univers :
«
Pas un que ça époustoufle d’avoir débarqué un jour, en personne, dans
ce petit coin du fouillis-cosmos où c’était pas écrit d’avance qu’allait surgir
la plus faramineuse histoire que pas une seule délirante BD de science-
fiction saura jamais imaginer : la Vie, je te dis ! Ils en font quoi, les
cloportes, de cetteAventure-Miracle ? Rien. Des vanités, des petites salades,
des jours usés, des heures vides, des hochets, des billevesées dans le meilleur
des cas. Et des prudences, des prudences ! Des garanties, des sécurités -
sociales ou pas - des assurances, «tous risques» comme ils disent, ces pitres
piètres…»
(
Espèces d’individus).
«
D’amours… et d’autres »
Le recueil d’une grande cohérence dans sa diversité, est composé en deux
parties : sept « histoires d’amour » et cinq « d’autres ».
Les sept premières nouvelles abordent différents visages de l’amour entre
homme et femme ; les cinq suivantes liées au manque d’amour concernent
des «transferts», dérivatifs, exils, errances, liés aux racines des personnages.
Cinq d’entre elles avaient préalablement été publiées en revue et journaux
sous des titres différents et comportent de légères modifications.
Nous remarquons ainsi que Jean Rambaud, qui ne publie que deux recueils
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