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Antoine MARMOTTANS
Dans le Var avec Jean Rambaud
J’ai bien connu Jean Rambaud les dix dernières années de sa vie pendant
lesquelles les hasards de l’édition et des fêtes du livre nous ont permis de
savourer ensemble d’inoubliables moments. A dire vrai, j’ai dû le connaître
dans notre jeune temps, pas au lycée où nous n’avons jamais été dans les
mêmes classes, mais aux débuts de sa vie de journaliste à la fin des années
1940,
alors que je m’occupais à mes moments de loisirs d’une jeune
compagnie de théâtre amateur baptisée « Les Trois Masques ». Plus tard,
quand il fut de retour à Toulon, je l’ai connu comme patient et, plus
réconfortant, aux réjouissants repas des anciens du lycée qui se terminaient
par la reprise en chœur de la Toulonnaise. Jean n’était pas le dernier à lever
son verre à la gloire de Toulon, d’Ollioules et de la Valette, car il aimait
Toulon de bon cœur…
Encore plus tard, devenus de jeunes retraités au début des années 1990,
je lui avais montré quelques essais littéraires et mon premier livre
Toulon
Nostalgie
,
évocation de ce Toulon d’avant-guerre qui nous collait à la
peau. Il préparait chez Autres Temps à Marseille la réédition de son
Frédéric Arnaud
sous le titre de
La Provence Insurgée
.
Gérard Blua venait
de lui proposer de prendre à son compte, dans la série
Ça s’est passé à
Toulon et en pays varois
un ouvrage de chroniques sur l’histoire de Toulon
et du Var, la grande comme la petite. Jean préféra d’emblée la formule « à
Toulon et en Pays Varois », avec un P majuscule, ce qui paraissait plus
noble. Toutefois il n’était pas décidé à consacrer tout son temps d’écriture
à ce projet et me proposa de collaborer à cet ouvrage, nous partageant les
40
chroniques imposées, ce que j’acceptais avec plaisir et me mit, je l’en
remercie, le pied à l’étrier.
A partir de là nous nous retrouvâmes chaque semaine dans l’ambiance
chaleureuse et feutrée de la Bibliothèque du Vieux Toulon, fouillant les
cartons, les bouquins poussiéreux - la poussière, ça conserve finalement
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