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a bousculé ses limites, les automobilistes l’on envahie. Il la voit toujours
sous le prisme qui est aussi partagé par Jacques Legoff le brillant historien
qui lui aussi fut élève du lycée de Toulon où son père fut professeur. Une
ville dominée par la marine qui vit au rythme de la cloche de l’arsenal et
reste marquée par l’épopée coloniale de la France. Mais aussi une ville qui,
du fait de sa progression démographique, penche vers cette « côte canaille » :
l’expression est de son ami François Simon journaliste au
Monde
.
A Toulon où il avait maintenant définitivement posé son sac, c’est tout
naturellement que Jean Rambaud qui poursuivait une collaboration à
distance fort appréciée avec son journal porte ses pas vers
Var Matin
car
l’atmosphère frondeuse des salles de rédaction lui manque. Il y noue bien
vite de nouvelles amitiés avec de jeunes confrères et y rencontre bon
nombre de personnalités qui honoraient de leur passage notre rédaction.
Parmi elles le général Philippe Fondacci avec lequel il entretenait des
conversations passionnées. Libéré des exigences du quotidien, Jean
Rambaud découvre avec nous un nouveau Toulon, un nouveau
département et va à la « pêche » aux idées, aux sujets de nature à alimenter
ses chroniques. C’est ainsi qu’il va découvrir la mer, la marine, sous un
nouveau jour qu’il ne connaissait pas.
Les problèmes de géopolitique, de budget, d’adéquation de nos moyens
maritimes à la situation internationale retiennent certes son attention avisée
de citoyen mais ils n’entrent pas directement dans son nouveau champ de
collaboration avec
Le Monde
.
C’est donc aux questions d’environnement
maritime et à la pénétration humaine sous la mer qu’il consacrera le gros
de son temps. La première de ses «découvertes» ne sera pas liée à la
marine nationale mais à sa rencontre avec un patron pêcheur de la
presqu’île de Giens, Georges Cooper, à qui il va donner une audience
nationale. Nous sommes loin alors des accords de Grenelle et les
crocodiles qui prétendent sauver la nature en la mettant au service de
l’homme ont déjà des dents acérées. Dans Georges Cooper Jean Rambaud
découvre un marin pêcheur dont l’ascendance britannique par son père est
tempérée par la fougue chaleureuse que lui a apporté sa mère marseillaise.
Un marin pêcheur qui a volontairement mis terme à ses fonctions de
prud’homme en signe de protestation contre la destruction des fonds
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