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n°2, Edisud, 2000, ainsi qu’à la préface de François Leperlier à l’édition de référence, en
particulier les pages 8 à 10, et à celle qu’il a donnée à l’œuvre de Jean Legrand,
L’amour
insolent
,
parue en 2003 aux éditions de La Termitière, pp. 9-32. Ce sont ses indications très
éclairantes qui ont guidé notre lecture du recueil
Le double du baiser
.
3
François Leperlier,
Présence…, ibidem
,
p. 10, et un extrait de ce manifeste dans Var et Poésie,
op. cit
.,
p. 196.
4
Cette expression de Rimbaud (
Une saison en enfer
, «
Délires, I ») est celle qu’emploie le
poète lui-même dans son article sur Cocteau, pour résumer l’engagement de toute une vie
(
Présence de Pierre Caminade, op. cit
.,
p. 145).
5
Le prologue du texte de Lautréamont souhaite aussi que le lecteur, « enhardi (…) trouve,
sans se désorienter, son chemin abrupt et sauvage » dans un texte crypté et audacieux.
6
Lautréamont,
Poésies
,
II.
7
Voir la période des superpositions et des « transparences », vers 1929-30, mais les avant-
gardes cinématographiques en avaient fait aussi un grand usage.
8
On se souvient des derniers vers des
Fleurs du mal
, «
Plonger (…)/ Au fond de l’Inconnu
pour trouver du nouveau ! » (CXXVI, « Le Voyage »), où le poète envisage, en ultime recours,
l’Ailleurs radical qu’est la mort.
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L’inventaire que Patrick Née dresse des multiples formes de l’Ailleurs dans la poésie des
XIX
e
et XX
e
siècles (in
L’Ailleurs en question
.
Essais sur la littérature française des XIX
e
et
XX
e
siècles
,
Hermann, 2009), oublie l’infiniment grand et l’infiniment petit explorés par la
science comme par Ponge dans
Pièces
,
en particulier dans « Le Soleil placé en abîme », ou
de nos jours par Lorand Gaspar.
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On notera que Ponge, lui aussi, fera du désir la loi de l’univers, au point d’ajouter une
planète
Eros
au système solaire et de faire d’elle un foyer de gravitation.
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Le choix humoristique du féminin fait ainsi entendre « la double aile » et « la finale en heurs »
(
vs malheurs), pour donner au mot (et au rêve qu’il exprime) un caractère euphorique,
presque divin.
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La dimension dramatique et lyrique peut sans doute rappeler les
Illuminations
de Rimbaud
comme « Solde », avec « l’éveil fraternel de toutes les énergies chorales et orchestrales »,
«
l’opéra-comique » de « Scènes » ou « la parade sauvage » de « Parade », mais les chants
révolutionnaires mêlés à d’autres formes artistiques et la référence à l’industrie font plutôt
songer aux œuvres révolutionnaires russes (
La Punaise
, 1929,
Le Nez
, 1930),
sans qu’un
message précis soit proposé ni qu’une organisation prétende dicter un sens à la
représentation.
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Une saison en enfer
,
Délires, I, « …il pouvait être un sérieux danger dans la société. – Il a
peut-être des secrets pour changer la vie ? ». En oubliant la première phrase, on gomme
souvent le caractère subversif de la formule.
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Amoins qu’il ne faille encore penser à Rimbaud, qui raillait, dans une formule très voisine,
la poésie de Banville dans « Ce qu’on dit au poète à propos de fleurs, III ».
15
Ajoutons que Dali a fait des « Moissonneurs » une « interprétation paranoïaque critique »
dans le premier numéro de la revue
Minotaure
(1933),
où il prétend déceler dans l’enfant
blotti contre sa mère la même image du vautour maternel que Freud avait trouvée chez
Léonard.
16
«
Le Prisonnier » est aujourd’hui identifié comme « Job raillé par sa femme ».
17
On notera que la « Sainte Ursule » de Rubens, dont le sacrifice fait sourire, tant elle s’offre
à l’épée phallique du vainqueur, est impossible à jouer, à moins de disposer de vingt ou trente
jeunes filles dont les corps dénudés s’empileraient sur scène…
18
C’est nous qui soulignons la fin du titre, malicieusement omise par l’auteur, et qui n’est pas
sans rappeler le roman érotique d’Apollinaire,
Les onze mille Verges
,
inspiré lui aussi d’une
rêverie amusée sur le récit tiré de
La Légende dorée
.